Ordre Souverain Militaire et
Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem de
Rhodes et de Malte

News

IA et éthique : l’Ordre de Malte organise une table ronde de haut niveau à l’ONU

IA et éthique : l’Ordre de Malte organise une table ronde de haut niveau à l’ONU
17/02/2025

La semaine dernière, la Mission permanente d’observation de l’Ordre souverain de Malte auprès de l’Organisation des Nations Unies a organisé une table ronde de haut niveau aux Nations Unies à New York, afin d’explorer les limites éthiques de l’intelligence artificielle. Organisé dans le cadre de la Semaine mondiale de l’Harmonie interreligieuse et en amont du Sommet pour l’Action sur l’intelligence artificielle qui se tiendra à Paris, l’événement a porté sur la question de savoir si les limites éthiques peuvent être appliquées à l’intelligence artificielle. La table ronde a attiré plus de 200 participants, dont des diplomates de nombreux États membres des Nations Unies.

Présidée par David Gibson, directeur du Centre sur la religion et la culture de l’Université Fordham, la discussion a fait intervenir des orateurs éminents issus de différentes traditions religieuses et de domaines de recherche sur l’intelligence artificielle. L’ambassadeur de l’Ordre auprès de l’Organisation des Nations Unies, Paul Beresford-Hill, a ouvert la séance, avant de laisser la parole à S.E. l’ambassadrice Isabelle Picco de Monaco pour un discours de bienvenue.

Le père Paolo Benanti, conseiller du pape François en matière d’éthique de l’IA et professeur à l’Université grégorienne de Rome, et le professeur John Tasioulas, directeur de l’Institut d’éthique de l’IA de l’université d’Oxford, ont apporté des éclairages inspirants sur l’intersection de la technologie, de la morale et des droits de l’homme.

Le père Benanti a souligné le rôle de l’IA dans la refonte de la démocratie, de l’agence humaine et des structures sociales. Il a mis en garde contre le fait que la puissance informatique est passée d’une force de participation démocratique, comme l’a montré le Printemps arabe, à une menace potentielle, comme en témoignent la désinformation, la polarisation et l’instabilité politique, telles que l’assaut du Capitole. « Nous passons d’une économie de l’attention à une économie de l’intention », a-t-il déclaré, soulignant la capacité de l’IA à influencer les comportements et les réalités politiques.

Le professeur Tasioulas a appelé à ce que l’éthique de l’IA soit ancrée dans des traditions morales et juridiques bien établies plutôt que dans de nouveaux cadres idéologiques. Il a plaidé en faveur d’un droit humain à la prise de décision, d’une plus grande responsabilité des entreprises et d’une gouvernance de l’IA sous contrôle démocratique.

La professeure Nathalie Smuha (Faculté de Droit et de Criminologie – KU Leuven), qui a exploré l’IA à travers la pensée éthique juive, en mettant l’accent sur les relations humaines, la diversité et la responsabilité, a également participé à la table ronde. Muhammad Aurangzeb Ahmad (Département d’informatique de l’Université de Washington, Tacoma) a présenté des perspectives islamiques, soulignant l’agence morale que l’IA menace d’éroder. La professeure Benedetta Audia (Passation des marchés dans le domaine du développement international à l’université George Washington) a présenté l’approche des Nations unies en matière d’IA, en soulignant les efforts déployés pour promouvoir l’équité, la transparence et la coopération mondiale.

En clôture de la session, l’ambassadeur Beresford-Hill a souligné le rôle essentiel que jouent les communautés religieuses dans l’orientation du développement éthique de l’IA. Il a exhorté les Nations unies à donner la priorité aux droits de l’homme et aux avantages de l’IA pour tous.

L’événement a été l’occasion d’une rare convergence entre l’expertise technologique et le dialogue interreligieux, renforçant l’engagement de l’Ordre de Malte en faveur d’un leadership éthique dans l’innovation mondiale.